Dégradation observée

Description

Au mois de juillet 2019, une sentinelle nous a alerté sur un important dépôt de déchets verts directement dans la rivière du Flan sur la commune de Filière.

Il s'agit bien d'une atteinte à l'environnement. En effet, contrairement aux idées reçues, jeter ses déchets verts dans un milieu naturel n'est pas sans conséquence, en plus d'être interdit (30 à 1500 euros d'amende).

En été, des petits tas de déchets verts, mais aussi parfois des volumes plus conséquents sont régulièrement déposés, le long des routes ou dans les zones plus reculées de la forêt. Inspirées des meilleures intentions, ces personnes pensent qu’en les jetant dans un milieu naturel, leur décomposition permettra d’enrichir le sol. Or, bien que déposer ses résidus végétaux dans la forêt peut sembler inoffensif pour la faune et la flore, ce geste dégrade les sols forestiers. En effet, ces déchets organiques sont formés de résidus issus de l’entretien des espaces verts, des zones récréatives, des jardins privés, des serres, des terrains de sports... On y retrouve généralement les feuilles mortes, les tontes de gazon, les tailles de haies et d’arbustes, les résidus d’élagage, les déchets d’entretien de massifs, les déchets de jardin des particuliers, etc.

Les feuilles de jardins proviennent souvent d’essences ornementales que la forêt met beaucoup de temps à transformer en humus. De plus, les grandes épaisseurs d’aiguilles, d’herbes de tonte, de feuilles (forestières ou non), dues à l’addition des petits dépôts asphyxient localement le sol. Dans certains cas, même si la « transformation » fonctionne bien, l’enrichissement du sol produit par les dépôts entraîne des modifications de la flore et de la faune. Celle-ci peut faire apparaître des espèces de faunes opportunistes (sangliers), mais aussi favoriser le développement de plantes invasives (renouée du Japon par exemple), qui profitent du dérèglement de l’écosystème forestier.

Dans le cas de la présente alerte avec des déchets verts directement dans le lit du cours d'eau, cela est susceptible de faire obstacle à l'écoulement naturel de ce dernier.

Les autorités contactées ont mis trop de temps à se déplacer sur les lieux, si bien qu'à leur arrivée deux mois plus tard, le tas de déchets verts s'était déjà en grand partie décomposée.

Nous en avons profité pour sensibiliser les services techniques concernés à cette problématique parfois méconnue.

Dernière mise à jour le 19 février 2020